Comme pour l’écriture classique, l’écriture thérapeutique peut prendre de multiples formes pour s’exprimer et libérer ses émotions
Le journal intime
Quand on évoque le journal intime, on pense bien souvent au journal d’adolescent ou encore à celui d’Anne Franck. Cette forme d’écriture se différencie par son aspect temporel : les écrits prennent forme au moment des évènements. Il s’agit de notes courtes, datées, en ordre chronologique, sentiments enregistrés au jour le jour. Les adolescents et les femmes sont les individus tenant le plus ce genre d’écrits.
Certains parlent de refuge, d’autre de catharsis, dans tous les cas, le journal intime permet le recueil des émotions. Il a néanmoins ses limites en tant qu’outil thérapeutique car il peut tendre à la rumination.
Le livre de vie
Plus copieux, un livre de vie, ou de tranche de vie, permet d’aller en profondeur du sujet abordé. Il permet de creuser les émotions et représenter une véritable thérapie. Il reste primordial de définir en amont les objectifs et destinataires de ce type d’écrit : un livre pour soi ou pour un plus large public n’aura sans doute pas le même contenu. L’individu aura tendance à davantage se censurer s’il souhaite partager. En revanche, il lui sera nécessaire de divulguer davantage de messages à faire passer si ses écrits sont diffusés.
Les lettres
Les lettres à soi
Elles permettent la confession de l’intime, l’introspection. Et évitent la censure qu’on mettrait en place si elles étaient destinées à être envoyées. Elles entrainent une intériorité et une profondeur. S’écrire permet de mettre une distance permettant l’éloignement du point de douleur ou à l’inverse l’appréciation d’un moment de grâce.
Les lettres à l’autre
Elles sont le témoignage d’une époque lorsqu’on tombe dessus. Elles permettent d’exprimer à l’autre ce qu’on pense et ce qu’on souhaite lui dire. Elles sont particulièrement intéressantes lorsque le dialogue est rompu ou lorsque la communication devient compliquée entre deux êtres ayant du mal à s’écouter.
Il peut également s’agir d’un autre qui n’est pas là, soit car il n’est plus dans le cas d’un décès ou d’un amour perdu, soit qui ne sera jamais là (enfant désiré par exemple).
Les lettres qu’on n’envoie pas
Ces lettres peuvent aussi ne jamais être envoyées. Elles peuvent simplement servir de réceptacle à émotions pour coucher sur le papier ce qu’on aimerait tant exprimer, mais qui, pour de multiples raisons, n’est pas un acte envisageable.
Les poésies
La thérapie par la poésie remonte à l’antiquité, avec Homère par exemple. La poésie utilise des mécanismes semblables à ceux du rêve. Les écrivains ont beaucoup insisté sur la poésie et sa capacité à faire exprimer des émotions. La poésie est une musique, une pensée dans une image. Elle permet une liberté de penser, et cette liberté permet de se libérer de ses émotions et de trouver des issues.
Les haïkus
Il s’agit d’une des formes les plus populaires et originales de la poésie japonaise. Il se compose de trois vers de 5, 6 et 7 syllabes. Le haiku cherche à exprimer la beauté de la nature ou le tragique de la condition humaine, sans toutefois chercher à mettre en œuvre rimes ou métaphores, tel que c’est le cas dans la poésie classique. Il se veut léger et humoristique, tout en s’attardant sur les détails du sujet évoqué. Ces trois vers, de par leur caractère court, permettent de faire naitre ou taire une émotion rapidement.
Dans mon jardin
la plante d’une amie chère
qui s’accroche à la vie
Céline Landry
Les contes
Les contes populaires nous éclairement sur le symbolisme qui peut nous échapper dans le réel. Le conte fait part d’une problématique de départ, qui sera résolue à la fin de celui-ci. Créer un conte permet donc de trouver ses propres solutions, sous un angle plus ou moins surprenant. Il permet de se montrer actif dans la recherche et la mise en œuvre de la solution et permettent de transformer la vision posée sur le problème initial. Il permet de recourir à la fantaisie, à la magie voire à l’impossible. Le conte mélange à la fois récit imaginaire et réflexion philosophique. La morale y prend toujours une part importante. Les personnages sont fictifs, bien souvent perçus comme des héros parvenant à braver les difficultés rencontrées. Le lieu est imaginaire et l’époque peut également être modifiée. Les situations rencontrées sont néanmoins proches de la personne écrivant son récit.
